Les administrations publiques

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La crise sanitaire du Covid-19 a aggravé les déficits budgétaires de nombreux pays qui ont dû faire face à la crise. Les États, et plus spécifiquement les administrations publiques, ont un grand besoin de trouver des modalités financières pour mener les politiques publiques.

En mars 2019, la Tunisie voit son déficit budgétaire s’aggraver. L’État tunisien a un besoin de financement important de plus de 1,7 milliard de dollars US, qui représente 4,7 % de la richesse produite. Il faut donc trouver de l’argent, car les politiques publiques sont toujours à financer (école, hôpital, infrastructure). La réduction d’activité conduit à une réduction des recettes fiscales tunisiennes. Le déficit budgétaire ne peut donc qu’augmenter et les besoins de financement également. En effet, l’État tunisien fait face à une croissance peu soutenue. Les liquidités manquent, car le taux d’épargne en Tunisie est passé de 21 % du PIB avant 2010 à 8,2 % en février 2020. En cause : une érosion du pouvoir d’achat des Tunisiens, une forte dégradation de la situation des entreprises, conséquence de la dépréciation de la monnaie tunisienne, le dinar et une hausse du taux d’inflation en raison des produits importés dont le prix ne cessent de croître.

Pour un État, dire qu’il a une capacité de financement, c’est dire qu’il est dans une situation financière où il a un excédent budgétaire, lorsque ses recettes sont supérieures à ses dépenses. Les recettes d’un État viennent des prélèvements obligatoires payés par les ménages (vu au Chapitre 6) et les entreprises. Les dépenses d’un État proviennent de son fonctionnement (payer les fonctionnaires) ou de ses investissements (construction d’infrastructures publiques). Certains États, comme le Danemark et les Pays-Bas, possèdent une capacité de financement.

Les chocs exogènes, comme la crise de 2008, ont un impact majeur sur les besoins de financement des États.

Pour la France, force est de constater que les besoins financiers sont immenses. Plusieurs acteurs interviennent comme l’État, l’administration centrale, les administrations publiques locales et les administrations de sécurité sociale. L’État français est un acteur majeur de la vie économique. Par le biais des politiques économiques, il intervient pour soutenir et relancer l’activité économique. Il remplit également le rôle d’État-providence, en assurant de nombreuses fonctions sociales, dans l’intérêt général. Toutes ces missions ont un coût important, que les impôts ne suffisent pas à financer entièrement. L’État se trouve donc dans une situation déficitaire pour assurer le financement de ses dépenses (81 milliards d’euros en 2018). Au sein des administrations publiques, les réalités budgétaires sont différentes et elles peuvent se compenser les unes aux autres comme le montre le Tableau 10.2.

De nombreux États doivent faire face aux chocs économiques et décider quelle politique publique est nécessaire pour que la croissance économique perdure. La crise de 2008 est l’un de ces nombreux chocs ayant contribué à accentuer le déficit des administrations publiques et ainsi à creuser les écarts entre nations (Graphique 10.2).

La vie en Grèce à partir de 2008 fut complexe pour tous les citoyens de ce pays. La crise économique mondiale de 2008 (subprimes) a accentué le déficit de la Grèce et son endettement, qui était déjà de 177 % du PIB fin 2014. La dette d’un pays conduit les investisseurs à devenir plus craintifs concernant la capacité de la Grèce à rembourser sa dette et conduit à une augmentation du poids du paiement des intérêts liés à l’emprunt de l’État. Cette crise a failli se diffuser sur l’ensemble des États européens.

Le Graphique 10.3 donne une illustration dans le cas des administrations publiques (qui regroupent l’État, les administrations publiques locales, c’est-à-dire mairies, départements et régions, et les administrations de sécurité sociale) en France de 1960 à 2018.


Inflation : Une hausse du niveau général des prix dans l’économie. Mesurée habituellement sur un an. Voir également : déflation, désinflation.

Excédent budgétaire : Quand le solde budgétaire de l’État est positif. Voir également : solde budgétaire de l’État, déficit budgétaire public.

État-providence : Un ensemble de politiques publiques visant à améliorer le bien-être des citoyens en aidant au lissage des revenus (par les allocations chômage et les retraites, par exemple).

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
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